Chaque posture, chaque configuration du corps nous invite à vivre une nouvelle expérience.
Chaque expérience nous offre l’opportunité de nous connaitre profondément.

« Connais
toi toimême et tu connaîtras l’univers et les dieux » nous recommandait Socrate
Nous retrouvons cette philosophie dans le Yoga
Les occidentaux ont découvert le Yoga dans les années 60. Attirés par l’aspect extérieur et exotique des postures, ils ont parfois délaissé l’aspect intérieur pour en garder uniquement une pratique physique apparentée à une gymnastique.
C’est oublié toute la philosophie et la richesse de l’enseignement originel du Yoga.

Si nous cherchons à « réussir une posture », cela reste une discipline sportive, une compétition et notre pratique est orientée vers un modèle de posture à imiter.

Non plus « prendre la posture » mais « vivre la posture »
Non plus imiter un modèle, suivre une méthode de façon scolaire à la recherche d’une perfection mais écouter son corps pour apprendre à se connaître.
Les postures sont des moyens pour maintenir le corps en bonne santé, le purifier et surtout le préparer à la méditation afin de calmer le mental.
En méditation nous apprenons à s’assoir en soi, sans agitation, sans attentes et ne plus être le jouet des pensées qui nous dévient de notre propre essence.
Les pensées nous mènent par le bout du nez mais il faudra un beau jour prendre conscience que nous ne sommes pas nos pensées.
Grâce à la posture nous apprenons à calmer l’ensemble de l’être, corps et mental pour découvrir notre vraie nature.

 » Le privilège rare que représente un corps humain vous a été donné à la seule fin de suivre une discipline pour réaliser votre Divinité.  » (Mâ Ananda Moyî)

Posture du guerrier

DEVELOPPER LES QUALITES DE LA POSTURE

Les postures en yoga sont souvent représentées par des animaux.
Prendre la peau de tel ou tel animal c’est devenir cet animal et acquérir toutes ses vertus.Par exemple dans la posture du cobra nous faisons monter en nous des énergies d’immobilité, de concentration pour apprendre à se dresser face aux aléas de nos vies.
Dans l’arbre nous travaillons notre ancrage, notre stabilité.
Dans la posture du guerrier nous en tirons de la confiance et de la force.

Chaque posture nous offre un champs nouveau d’exploration et de connaissance, un espace dans lequel des énergies nouvelles montent.
Vivre la posture c’est aussi oublier qui nous sommes,  oublier notre égo, pour grandir et se transformer.
Le relâchement intérieur, la pratique non-violente, l’écoute des sensations intérieures provoquent chez le pratiquant une prise de conscience progressive de son schéma corporel.
Par la connaissance de notre schéma corporel nous changeons notre rapport au corps, souvent oublié donc maltraité.
Ainsi se développe dans le corps les énergies spécifiques offertes par la configuration de la posture. Chaque posture va stimuler tel ou tel centre d’énergie reliés à telle ou telle part de notre structure psychique, émotionnelle et physique.

LA BONNE ATTITUDE

« Etre fermement établi dans un espace heureux »
(Yoga Sutra)
Selon Patanjali, sage indien et fondateur du Raja Yoga la posture doit rester douce et pleine de joie, de bonheur, d’aisance. La posture est un équilibre entre l’effort nécessaire au maintien et la détente.
Le corps n’est ni trop érigé, ce qui génère des tensions d’efforts, ni trop affalé, ce qui nous détourne de la concentration.

Bienveillance/non-violence
Ne jamais forcer, c’est la première règle en Yoga
Le corps est le temple de l’âme et nous devons en prendre soin pour que l’âme s’épanouisse.
Entrer dans un nouveau monde dans lequel la douceur n’est plus une faiblesse mais une force.

Non-attente
Pendant la pratique du yoga nous mettons de côté toutes attentes L’attente engendre la crispation et cet état d’être d’insatisfaction récurrent. On n’espère plus, on vit la posture, on est établi uniquement dans le ressenti sans concept. C’est cet état d’être développé au sein de notre séance qui va progressivement se diffuser dans notre quotidien, dans nos « postures » quotidiennes.
Par exemple dans les situations de stress, le corps entier est tendu, notre respiration est saccadée, étriquée.
Avec l’entrainement nous allons peu à peu apercevoir cet état d’inconfort, parfois même inconsciemment, et changer d’attitude.

Une recherche d’immobilité
C’est un grand travail, s’affranchir de l’agitation du quotidien véhiculée par la société .
L’inconscience collective nous pousse à l’action continuelle, surtout : « ne pas rester sans rien faire ! »
Toujours cette quête du dépassement de soi, ce soi que nous n’avons pas rencontré.
Trouver l’immobilité c’est commencer à calmer le flux incessant d’un mental conditionné.

La respiration, essentielle …
Dans la pratique le souffle est installé au sein de chaque posture. Il a ce pouvoir de nettoyer et purifier en profondeur tout notre être.
Il transforme la qualité de nos énergies et emporte les tensions.
La finalité est de tendre vers un souffle lent, régulier et profond.

Concentration
Où en sommes-nous avec notre capacité à rester concentré ? avant que l’incessant tourbillon de nos pensées nous détourne.
La concentration est une grande étape en Yoga, elle permet de focaliser l’attention, donc le mental, sur un point précis. Ce peut être le souffle, une zone du corps, un centre d’énergie …

Joie
Patanjali invite à chercher en nous un « espace heureux »
Quel que soit la configuration de la posture et son intensité cet espace est toujours là, parfois bien enfoui. Trouver cette petite ouverture au milieu de nos afflictions, la laisser grandir dans le lâcher prise. C’est l’œil du cyclone à l’intérieur duquel tout est calme, en paix, alors que l’extérieur environnant est chaotique.

« S’inscrire dans cette attitude « fermement établie dans un espace heureux » devient alors une façon de comprendre la vie … »

Les postures nous offrent la possibilité d’accueillir aussi bien l’agréable que le désagréable, ce que l’on rencontre tous au quotidien !
Ainsi se développe en nous avec l’entrainement une toute nouvelle attitude,  neutre, équanime, non pas indifférente parce que nous sommes parfaitement conscient de ce qui nous traverse à l’instant.

« Être pleinement présent au corps et installer le souffle, c’est poser un autre regard sur soi et sur le monde … »